Découvrez l’entretien que m’a accordé Olivier Lagarde, l’entraîneur des gardiens du FC Lorient. Nous avons évoqué son travail quotidien avec les gardiens, les spécificités de son poste, les séances d’entraînement sur le terrain mais aussi en dehors pour développer les capacités cognitives. Nous sommes également revenus sur les évolutions du poste de gardien de but, de la prépondérance du jeu au pied en passant par les gabarits toujours plus imposants des portiers.

Extraits de l’interview

Olivier Lagarde a notamment insisté sur l’importance d’établir une hiérarchie en début de saison afin que le groupe de gardiens de but réussisse à performer et à pousser chacun à faire plus.

Nos rôles sont définis au départ de la saison. Il y a toujours un numéro1, un numéro 2, un numéro 3, voire un numéro 4, parce que j’aime travailler avec quatre gardiens. Parce que moi, j’appelle ça une team. En fait, j’ai fait en sorte d’avoir une team qui va dans le sens du numéro 1 pour que le numéro 1 soit le plus performant et se sente le mieux possible, que ça soit au niveau technique et mental. Donc, c’est pour ça que j’ai défini les rôles et j’essaie souvent d’associer un numéro 2 qui est complémentaire du numéro 1, tant humainement que footballistiquement. 

Olivier Lagarde – Prolongation

Il s’est penché sur la relation très forte entre les gardiens de but et leur entraîneur dédié, qui va souvent bien au-delà du football. Il détaille notamment l’importance de bien connaître l’entourage de chaque gardien.

Elle est particulière parce que déjà, vous pouvez échanger, vous êtes en permanence dans l’échange, à quatre. Mon numéro 3 ou 4 a autant d’importance que mon numéro 1. Evidemment, je serai plus jugé par les performances de Paul Nardi (numéro 1 à Lorient) que par les performances de Teddy Chevalier (qui évolue en N2). Ils forment une « team ». Et j’ai dit à mon numéro 1 qu’il doit faire attention à sa « team » parce que pour que lui soit performant, il faut que tout le monde aille dans le même sens. Les relations sont particulières car vous parlez de tout, de la vie à côté… Au bout de 10 clean sheets, je les invite tous au resto, on fait un repas avec femmes et enfants pour qu’ils apprennent à se connaître aussi car on sait que les gens de l’entourage ont une grande importance. J’apprends à connaître leur entourage.

Olivier Lagarde a ensuite parlé de la prépondérance du jeu au pied dans le poste de gardien de but et des directives de Christophe Pélissier.

« C’est vrai que dans nos séances on incorpore plus régulièrement qu’avant le jeu au pied. Ça dépend des directives de l’entraîneur. C’est lui qui décide. Après, nous, Christophe Pélissier, comme il leur dit : vous n’êtes pas des numéros 10. Donc, ça veut tout dire aussi. Il accepte qu’on relance court mais le gardien doit prendre les infos pour ne pas mettre en danger son partenaire et son équipe, parce qu’il ne faut pas relancer court pour le plaisir d’avoir de bonnes stats. »

Geoffrey Moncada – Chief Scout AC Milan

Enfin, nous avons évoqué le regard posé sur le poste de gardien de but et son importance très marquante avec même « un mercato des entraîneurs de gardien de but » qui commence à se développer.

Je pense qu’aujourd’hui le poste de gardien de but est respecté à sa juste valeur. Les clubs ont compris que ce n’est plus le petit gros qu’on met dans les buts ou le mec pas habile avec ses pieds ou le dernier choisi à l’école. Aujourd’hui, chaque grand club a des gardiens qui dégagent quelque chose, ils n’ont plus des gardiens neutres. Je suppose que les gros clubs ont compris qu’il leur fallait un numéro 1 solide parce qu’ils savent que s’ils veulent avoir des ambitions sportives et dans le jeu, il leur faut des gens à ce poste là importants et réguliers. Vous avez aussi des clubs qui n’hésitent plus à mettre les moyens pour recruter un bon entraîneur des gardiens.

Olivier Lagarde – Prolongation

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